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Chapitre 8 - Ascension


Partie II - Tête dans les étoiles, je rayonne


Les chansons du chapitre:

No Sex With Cops - Brutalismus 3000

Fable - Poupie


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Le lendemain soir, mon ptit boy passe à la maison. Encore une fois, je passe un moment incroyable. C’est toujours comme ça avec lui. Et il a une façon de me parler… Que j’adore, et en même temps qui me laisse mitigée.

“Tu m’as quand tu veux, où tu veux. Même si dans vingt ans, t’es loin d’ici, même si je suis marié, je viendrais te voir.”

Ça me donne une sorte d’impression de commitment qui me fait un peu peur. Et en même temps, si dans vingt ans je peux toujours avoir ça… je dis pas non.

Avec mon ptit boy, je me sens bien. On ne parle pas beaucoup, à moins qu’on soit nus, il ne sait rien de moi, je ne sais rien de lui. Enfin, si, je sais où il travaille, qu’il habite chez ses parents, et qu’il est sportif. Mais bon, c’est à peu près tout et ça me suffit.

J’ai aussi une sorte de kiff dans le fait de savoir qu’il ne sait pas tout ce que j’ai à offrir. Qu’il ne connaît pas la Anaïs aventurière, la Anaïs sensible, la Anaïs dans la brume, la Anaïs qui écrit, qui parle quatre langues, sait lire quatre alphabets, dessine, réussit au travail, qui a des rêves, un appartement, plein d’amour à donner. Anaïs qui se sent plus pisser, non plus. Oups.

Et je ne sais pas qui il est, peut-être que c’est un loser complet, un idiot, un mec hyper cringe. Bon, j’ai testé et il n’avait pas l’air de droite, c’était mon seul critère. Et peut-être aussi que c’est un mec génial. Je ne sais pas. Je ne saurai peut-être jamais.

J’ai pas envie de le nommer, ça restera mon ptit boy, parce que c’est comme si ce truc qu’on a - avait? - devait rester secret. 

Le fait d’avoir cette relation, où je peux combler mes besoins de contact physique avec un autre être humain, ça me rend incroyablement heureuse. Je peux être complètement moi-même avec lui, sans avoir peur d’être jugée, parce que de toute façon il n’est là que pour mon corps. 

Et je sens que je n’ai pas besoin d’être avec quelqu’un, d’avoir des conversations profondes avec une personne que je baise. Je peux juste avoir des conversations profondes avec mes amis. Et d’un coup, ça ne m’intéresse plus du tout d’avoir une relation.

Depuis mon arrivée à Marseille, je zonais sur les applis en quête d’un nouveau Kai. Mais toutes les relations sont uniques, et je n’ai pas les mêmes besoins que l’année dernière. Je ne suis plus la même personne, non plus. La Anaïs de 26 still a good mix, elle est contente d’être solo. 

Quand il repasse deux jours plus tard, je profite du moment où on se rhabille tous les deux pour dire quelque chose. Tu sais, je voulais te parler d’un truc…

“Quoi?” D’un coup, il se referme. Il se raidit. Je sens qu’il a peur et qu’il préfèrerait que l’on ne parle pas.

Par rapport au message que je t’ai envoyé… Celui où j’ai dit que je pense que si tu avais une copine, je préfèrerais le savoir…

“Oui?”

J’ai réfléchi, et je crois que je voudrais pas savoir en fait. Enfin, si tu veux me le dire, tu peux, mais si tu ne me le dis pas, je t’en voudrais pas.

“Ah…” Je le sens se détendre, il a l’air rassuré, d’un coup. Je sais pas pourquoi, j’ai comme l’impression qu’il pensait que j’allais lui dire que je l’aimais bien, que je m’étais attachée… que les choses allaient devenir compliquées. “Ok, je vois.” Je crois reconnaître un début de sourire.

On parle un peu de son sport, et je le regarde, encore une fois, descendre les marches de l'escalier une à une en me faisant des blagues.

Toutes ces histoires me mettent de bonne humeur, si bien que je suis même contente de devoir descendre les poubelles une énième fois parce que mes nouvelles colocs n’ont pas les mêmes standards de propreté que moi.

Sur le chemin de la poubelle, je passe devant une dame qui essaie de remettre sa chaîne sur son vélo. Je me demande si je devrais l’aider, mais je me dis qu’il faut qu’elle apprenne par elle-même. Je fais quelques mètres, lance mes poubelles dans la benne puis fais demi-tour.

La dame est toujours là, à galérer. Je m’arrête. Vous avez besoin d’aide? Je m’y connais un peu en vélo normalement…

“Oh, oui je veux bien, j’ai déraillé mais j’arrive pas à remettre la chaîne…” Je peux regarder?

En un tour de main, je remets sa chaîne sur les pignons. “Mais c’était super rapide! Ça fait cinq minutes que j’essaie, moi…”

Je lui montre comment faire, et reprends la manipulation plus lentement pour qu’elle ait le temps de bien comprendre comment ça fonctionne. On échange quelques mots sur son vélo, un beau vélo vintage qu’une copine lui avait offert, puis elle remonte en selle. “Merci, rayon de soleil!”, et elle s’éloigne en quelques coups de pédale.

Je la regarde s’éloigner, un grand sourire sur le visage. Rayon de soleil. Solaire. Mon compliment préféré.

Pour Noël, je vais chez mes grands-parents paternels. On s’est débrouillés pour que mon père vienne seul avec mon frère, sans ma mère, parce que je ne voulais pas la voir. Mon papa s’est acheté des platines pour mixer, il me montre des tutoriels sur YouTube. 

“Et tu ne voudrais pas t’acheter des platines?” Oh, je sais pas, c’est un peu cher… Mais en fait, je peux acheter un modèle basique à 200€ sur LeBonCoin et si ça ne me plaît pas, je peux les revendre…

“Oh non, mais tu ne devrais pas prendre un modèle basique, tu vas être limitée!” 

Pour essayer, c’est pas une si mauvaise idée. Je devrais mixer à Nouvel An, ça me permettra d’avoir mes platines et de pouvoir m’entraîner un peu avant.

En rentrant, je vois une annonce pour ce modèle à 200€. La vendeuse habite à cinq minutes à pied de chez moi. Je lui envoie un message, et le lendemain matin, j’attends devant son immeuble pour qu’elle me vende ses platines.

Elle m’envoie un SMS, “Je veux un tube! Rien n’arrive par hasard, il faut croire en ses rêves! Bonne soirée DJ INES!”

Si jamais je deviens connue, je l’inviterai à une soirée. Il faudra juste que je me souvienne de ne pas passer No Sex with Cops puisqu’elle est flic. ACAB mais merci madame.

Je branche directement les platines sur mon ordi, et je me lance. Je regarde quelques tutos YouTube, je télécharge une playlist de melodic parce que je sais que mon style ne plaît pas à tout le monde, et je m’entraîne à faire quelques transitions, ajouter des effets… Je sais pas, j’ai l’impression de ressentir un peu le rythme, de vibrer un peu avec la musique quand je mixe. D’essayer de créer une énergie. Enfin, essayer, parce que je n’y connais pas grand-chose, mais je commence un peu à visualiser les sons dans ma tête.

Et je me rends compte que c’est un sujet qui m’intéresse, et que je suis motivée pour apprendre. Et quand je suis motivée, je sais que je comprends vite. Même si je suis un peu stressée, je me dis que je sais faire, je connais la base, et je peux mixer devant des gens que je connais pas. Tout ira bien.

J’arrive à la soirée un peu plus tôt pour aider à préparer. Je rencontre les potes de Louane, et même si on s’entend super bien, je me rends bien compte que ce n’est pas du tout le genre de personne avec qui je parle d’habitude. Le genre de personne populaire au lycée, j’imagine. Mais j’adore leur vibe, ils sont tous super gentils, et ça me rassure un peu de mixer devant des gens chill. Mais le monde arrive, et Marine joue le premier set. 

Même si ses transitions sont cools, les gens ne sont pas trop dans le mood à danser sur sa musique, de l’acid bien acide, et ça se ressent un peu. Je me sens un peu mal pour elle, et ça me stresse encore plus de devoir passer après elle. Le public est dur, après tout. Je sais qu’Adrien a des taz, mais je ne prends rien parce que je ne veux pas ne pas être capable de mixer.

A un moment, Louane vient me voir. “Ouais, tu pourrais mixer? On aimerait une vibe différente de ce que Marine fait.” Oui, pas de soucis. La pression qui monte. Je me mets derrière les platines, je panique un peu. Qu’est-ce que je vais bien pouvoir mettre. De l’acid à 130 bpm c’était trop violent pour eux, et même si mes sons sont plus mélodiques, ils sont tous autour de 150 bpm. Je tente de la techno melodic, histoire de voir si les gens sont réceptifs.

Ça commence plutôt bien, puis on vient me voir pour me demander un truc qui danse plus. J’essaie de mettre des sons un peu plus rapides, techno, mais pas trop énervés quand même, mais la même fille revient pour me demander de passer du Shatta. Je rigole, arrête de mixer et branche Spotify pour qu’elle puisse passer les sons qu’elle veut.

Elle revient (encore) me voir pour s’excuser, et me dire qu’elle aimait beaucoup ce que je faisais mais que c’était pas trop son mood tout de suite, mais que quand elle aurait pris un peu plus de drogue ce serait parfait, et que j’étais trop gentille d’avoir bien voulu changer.

Ça me fait trop rire, parce qu’en vrai, je m’en fiche complètement. Je veux juste que les gens passent un bon moment, et si ma musique ne correspond pas à la vibe, alors je n’ai aucun problème à ne pas jouer. Je suis contente si je mixe, je suis contente si je danse sur de la techno, je suis contente si je bouge mon boule sur du Shatta. Je suis toujours contente.

Au bout de quelques chansons, cette fille en a marre de choisir des musiques alors elle vient me demander de me remettre à mixer. “Mais tu peux faire des trucs plus rapides cette fois!”

Alors je reprends avec de la melodic un peu énervée, puis je dérive sur le début de mon set habituel avec les chansons que je connais bien et que j’aime. Je vois que plus je passe des sons qui me font kiffer, plus les gens sont chauds. A part une ou deux transitions discutables, tout est nickel, j’ai tenté des petits effets créatifs ou des transitions un peu moins orthodoxes mais pour lesquelles je me sentais inspirée (et qui ont super bien fonctionné).

De temps en temps, Adrien me fait des petits pouces en l’air. Parfois, quelqu’un vient me dire, “plus rapide”, “plus mélodique”, et je passe un truc qui reste mon style mais qui correspond à ce qu’iel m’a demandé. 

A un moment, des potes d’Oscar arrivent, dont une qui est DJ. Elle me demande direct si elle peut mixer, alors je lui laisse ma place avec plaisir, parce que c’est épuisant d’être si concentrée pour trouver quel son passer ensuite. Et c’est un truc que je ne peux pas travailler seule, lire le mood, je peux juste apprendre à maîtriser la base et savoir faire des trucs sans réfléchir.

Quand je m’éloigne des platines, une fille qui était restée au premier rang pendant tout mon mix m’approche. “J’ai vraiment aimé ce que t’as fait… C’était super…” Dans son regard, je sens que je lui plais de ouf. Mais je suis un peu mal à l’aise, je ne veux pas trop pécho en soirée en ce moment, je ne la connais pas, et surtout elle m’a même prise en photo pendant que je mixais et ça me donne comme l’impression d’être une célébrité. Et je me sens tellement mal à l’aise quand on me complimente. J’essaie de le travailler, mais ça prend du temps.

Je vais prendre de l’eau dans la cuisine, quand je me fais attraper par un mec que je ne connais pas. “Excuse-moi… J’ai vraiment trop aimé ta musique, ton interprétation, c’était génial…” Oh, euh, merci, bah je t’avoue que j’étais grave stressée parce que c’est que la deuxième fois que je mixe devant des gens… “Quoi? La deuxième fois?! Non mais je croyais que tu mixais dans des vraies salles!” Oh, euh, non, haha.

Et voilà, je suis encore hyper gênée. Même si ça me touche beaucoup, et que je me dis qu’il a sûrement envie de me pécho et que c’est pour ça qu’il me dit tout ça (et que ça fait maintenant 30 minutes qu’il me parle), mon set était quand même peut-être vraiment pas mal finalement ?

“Non, mais imagine, un mec vient, te dis, vas-y je te paye pour jouer devant 200 personnes, tu refuses? Oui? Mais pourquoi tu refuses?!” Je sais pas, je veux juste mixer pour mes potes… Bon, je vais aller danser…

Enfin libérée d’un distributeur de compliments qui me met trop mal à l’aise. Quand j’arrive sur la piste de danse, un autre mec que je ne connais pas me touche l’épaule, fait un pouce en l’air avec sa main, et me dit, “super, ton set. merci.” et retourne danser tout aussi stoïque.

Je danse, mise de bonne humeur par tous ces retours, avec les potes de Louane. A chaque fois que je croise un de ses potes, je lui fais un grand sourire et ça le fait sourire aussi. Et à chaque fois, il s’exclame, “Mais… pourquoi tu souris tout le temps, comme ça?!”

Je sais pas, je suis heureuse. En fait, je suis droguée à la vie, juste respirer ça me rend heureuse! 

Et ça le fait sourire encore plus, et je suis contente d’avoir partagé un peu de joie. Je vais me poser avec eux dans une chambre, et ils me reparlent de mon set. “Mais, tu joues dans des salles des fois? Non? Ah ouais? Moi je pensais vraiment que tu faisais vraiment ça sur le côté, tes transitions elles étaient cleaaaaans, giiiirl!”

Ce compliment m’a vraiment touchée, ça se sentait que c’était sincère et pur dans la manière dont il l’a dit. “En vrai t’es super cool, t’es une meuf trop solaire.” Solaire. Mon compliment préféré. Le seul que j’accepte avec plaisir.

Je retourne danser, quand une pote vient me demander des paillettes. Pendant que je la maquille, elle commence à parler, “T’es vraiment super comme meuf. T’es vraiment super cool, t’es gentille, t’as une trop belle aura. T’es très solaire.” Solaire. Encore. Je suis aux anges.

Bah merci, j’essaye. Je peux pas changer le monde toute seule, mais si je rends les gens autour de moi heureux je peux contribuer à rendre tout le monde meilleur. 

“Et t’as raison parce que ça marche!” Plus la soirée se passe, plus je me sens bien. Je me sens solaire. Je sens que je rayonne. C’est ce que j’aurais voulu dire à Marc, après le tournoi de volley au ski il y a bientôt un an. Je rayonne comme un putain de soleil. Et je crois qu’à force de me le répéter, j’y arrive enfin. Les gens sont réceptifs à l’énergie que je dégage. Deux ou trois fois de plus, on vient me dire que je suis solaire.

Vers la fin de la soirée, je vais m'asseoir sur un canapé. Il est 6h30, j’ai pas pris de drogue pour ne pas être déconcentrée pendant mon set (à part des gros joints à longueur de soirée mais est-ce que ça compte vraiment à ce stade?), et mes jambes commencent à me faire mal. 

Une fille vient se poser à côté de moi. Elle me dit, elle aussi qu’elle a beaucoup aimé mon mix, et qu’elle a aussi beaucoup aimé mon énergie. Et qu’il faut croire en ses rêves.

Quand minuit avait sonné, on m’avait demandé mes résolutions de 2025. Pour 2024, je voulais apprendre à me faire confiance, à maîtriser la Voie de la Solitude. Et même si ce n’est pas totalement le cas, j’ai énormément progressé depuis. Je repense encore à mes évolutions, depuis le début de 25 be like oh shit, jusqu’à maintenant. J’ai vécu tellement de choses intenses, différentes. Et je crois que je ne suis pas prête de m’arrêter là. Après tout, j’aime avoir des rêves, des passions, des trucs qui me font vibrer.

Mais pour 2025, aucune idée. En même temps, dans ma quête de vivre l’instant présent, j’imagine que c’est parfaitement représentatif de ne pas avoir pensé en amont à des résolutions. Enfin, je n’avais même pas vraiment réalisé que nouvel an, c’était le début d’une nouvelle année. Dans ma tête, c’était juste une soirée de plus sous le ciel Marseillais.

Alors 2025, ce sera l’année des rêves, j’espère. Et j’ai cette idée qui fleurit dans ma tête. Cette idée un peu folle, mais comme l’a dit cette inconnue sur un vieux canapé, il faut croire en ses rêves.

Ce soir, j’ai compris que j’ai une énergie à laquelle les gens sont réceptifs. Je sais que je rêve d’un monde différent, et que je voudrais parfois pouvoir rassembler les gens qui rêvent comme moi. Hier, j’ai regardé un film, L’Isola delle Rose, sur un mec qui avait construit son propre pays en eaux internationales pour être libre de faire ce qu’il voulait (basé sur une histoire vraie, je recommande de fou). 

Après avoir vu ce film, je me dis que les autres comme moi qui rêvent cherchent peut-être un lieu pour s’exprimer. 

Et aussi, je suis peut-être un peu douée pour mixer? Enfin, tous ces gens qui m’ont dit que c’était bien, c’était peut-être des hypocrites, mais c’était peut-être aussi la vérité? Peut-être que j’apprends ça vite et que j’ai du potentiel?

Alors, moi qui cherchais une idée de start-up ou de projet qui me passionne et me fasse résonner, je commence à me sentir inspirée. Je pourrais combiner tout ça, des rêves de changer le monde, mon énergie solaire, et faire la fête. Et mon expérience et mes connexions dans le monde des festivals et de la musique.

Le plan germe doucement dans ma tête. D’abord, apprendre à mixer. Si j’y arrive plutôt bien, essayer de jouer dans des petits événements. Peut-être que Marine pourrait m’arranger un truc. Ou des potes de Marc.

Ensuite, organiser à nouveau Tarpin de Basses. Ou un truc similaire, mais avec ma touche perso. Ce serait encore moi qui ferait les annonces quand il faut aller manger, qui passerait du temps avec chacun.e pour s’assurer que tout le monde soit content d’être là. Moi qui ramènerait mon smile.

Et si je commence à réussir à être un peu connue en mixant, je pourrais organiser des mini festivals un peu plus gros avec ma vision “Solaire”. Un peu en mode Exhale by Amelie Lens mais ce serait TdB by nsnrv. Enfin, Tarpin de Basses c’est avec Aurélien, peut-être qu’il me faudrait mon nom à moi. Et ce serait plus une vibe Château Perché que Exhale.

Bon, ça fait beaucoup d’étapes, beaucoup de “si”, mais en soi rien ne m’empêche d’essayer. Au pire, je me rate lamentablement, j’ai probablement pas de talent en musique mais juste une facilité. Mais avoir cette idée d’un festival avec ma vibe, je pense que c’est ce qui peut faire la différence. Ne pas venir pour ma musique avant tout mais pour l’énergie du moment. Et de toute façon, moi, je ne mixerai probablement que les afters.

Il y a des jours où je me dis que mon cerveau est bien fait, quand même. Pour élaborer un plan si précis après avoir enchaîné les joints pendant 16 heures. Et maintenant que je le pose par écrit, il a toujours l’air aussi fou, mais après tout je suis une rêveuse. Mon seul regret jusqu’à maintenant, c’est de ne pas avoir embrassé Ally en quittant Amsterdam.

J’y pense souvent avec amertume. Rien que d’écrire ça me rend folle. Pourquoi j’ai pas fait demi-tour? Pourquoi j’ai pas osé? Au pire, tout aurait été pareil, mais j’aurais eu l’esprit tranquille parce que j’aurais tout tenté. J’ai pas envie d’être hantée à nouveau par des regrets, par des et si, et si. Il faut que j’écoute mon instinct, que je fasse ce que j’ai envie de faire, pour ne pas me réveiller dans quinze ans à me demander pourquoi j’ai pas essayé.

Ces prochains jours, je réfléchirai à ce projet. Je me demanderai si j’ai envie d’y investir mon temps et mon énergie. Si je préfère tout mettre dans le volley, ou si je veux concilier les deux et accepter de ne pas me donner à 100% dans l’un ou l’autre.

Maintenant, il est juste temps de fermer la porte de ce deuxième tome. Nouvelle année, nouvelle vie. Depuis quelques mois, j’essayais de trouver mes marques à Marseille. C’est peut-être l’heure de chercher de la stabilité après cette année pleine d’aventures un peu folles. 

Le risque d’être à nouveau happée par la vie normale me menace toujours, mais maintenant que j’ai réussi à être un peu plus réconciliée avec moi-même, je pense que je n’ai pas besoin de trop m’en faire. Je n’ai pas non plus peur de mon avenir romantique, après tout, je suis déjà dans une situation très confortable et les choses ne peuvent que s’améliorer.

Je n’ai pas peur de l’avenir. J’attends avec impatience les 27, les 28, et toutes les années qui suivent. Je suis pleine de rêves, pleine de joie, pleine de confiance dans les étoiles.




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