Chapitre 8 - Ascension
Partie I - Vers le soleil, je monte?
Les chansons du chapitre:
DISPO? - disiz
Virgin Suicide - Columbine
Je suis cool - Lou de la Falaise
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Ce soir, on organise une grosse teuf dans mon ancienne coloc pour notre crémaillère. C’est la soirée de toutes les folies. Adrien me prépare des petits paras, pendant que lui et Louane enchaînent les traces de C. Je danse comme jamais, je me laisse ressentir la musique dans toutes les fibres de mon être.
Je danse, dans ma bulle, quand je remarque un ami latino de ma coloc qui danse seul, à côté de moi. J’ai l’impression que je lui plais, alors je tente une approche.
Un peu plus tard, on est tous les deux assis sur mon lit, en train de se rouler un joint. On discute, il me fait beaucoup rire. Je récupère son insta avant de retourner danser, parce que j’ai envie de le revoir quand je n’aurai pas pris de drogue.
Il me plaît trop, il est fait moins d’1m70 comme j’aime, il est latino, il est drôle, il a un petit air schlag et une façon de dire “wesh” qui me font kiffer. Il est 4h du matin et quelqu’un sonne à la porte.
J’ouvre, et je tombe nez à nez avec un voisin que j’avais surpris en train de désescalader l’immeuble par ma fenêtre à 3 heures du matin quelques semaines plus tôt. “Je peux prendre une bière?”
Quelques instants plus tard, il vient de taper une trace de C et il me raconte qu’il a jamais voulu me faire peur, en descendant de ma fenêtre au milieu de la nuit, et qu’il respecte beaucoup les femmes et qu’il supporte le combat féministe, et qu’il est en relation polyamoureuse, et que ça fait 20 ans qu’il n’habite qu’en squat, et que le squat c’est génial parce que…
Bref, il ne s’arrête plus de parler. Vers 6h30, il s’en va enfin. On se pose dans le salon avec Adrien et Louane, seuls survivants, pour faire le point sur la soirée. Je leur dis que j’ai choppé l’insta d’un petit Latino.
“Et le voisin, là, il arrêtait pas de te parler. Il voulait te pécho, non?” J’avoue, je sais pas.
On sonne à la porte.
J’ouvre. Le voisin. “Euh, je crois que j’ai oublié ma CB, je peux regarder…?” Ouais, vas-y, entre. Il fait le tour de l’appart, mais pas de trace (lol) de sa CB. “Bon, bah, je vais aller me coucher… Enfin, avant, je pourrais vous acheter une trace… pour prendre demain avant d’aller bosser…”
On lui donne ce qu'il a demandé, et il s’en va. “Ouais, Anaïs, il veut carrément te pécho. C’était quoi cette tactique de merde.” Ouais, c’était soit moi, soit la C…
Le lendemain, j’envoie un message à mon petit Latino. On prévoit d’aller fumer un joint à la plage et de regarder le coucher de soleil.
Tout se passe super bien, il me fait beaucoup rire, on boit une bière, on fume un gros joint. Quand le soleil est couché, il me demande ce que je veux faire. Bah, on va chez toi, non?
On continue la soirée, en fumant des joints et en regardant des vidéos drôles. Je passe un super moment, j’ai enfin l’impression d’avoir retrouvé un partenaire de fumette. J’ai vraiment envie d’apprendre à plus le connaître, il me fait trop rire, il est mignon, parfaitement mon type. Je reste dormir chez lui, et je repars le lendemain matin.
Mais au moment de se dire au revoir, je sens comme un truc. Une vibe un peu indescriptible. Comme cette impression qu’il ne me rappellera pas.
J’en parle vite fait à des potes du volley, qui me disent que c’est juste dans ma tête, qu’il faudrait que j’ai plus confiance en moi, que lui aussi il a dû passer un bon moment!
Une semaine plus tard, je lui renvoie un message pour lui proposer de se voir. Mais il ne l’ouvre pas.
Les deux premiers jours, je me dis bien que c’est mort mais je ne le prends pas trop personnellement, mais une semaine plus tard je rage. Parce que je pensais pas que ce serait un fuckboy comme ça et surtout parce que, il se prend pour qui à me ghoster? Il n’aurait pas juste pu me dire, “Ah c’était cool mais j’ai pas envie qu’on se revoit”?
Entre lui et Ally, je me demande si c’est moi le problème, ou si je tombe seulement sur des mecs qui ne sont pas disponibles. Ça me rend un peu folle, parce que j’avais vraiment l’impression d’avoir passé un bon moment. Est-ce que c’était un truc que j’ai fait, un truc que j’ai dit? Est-ce que c’est eux, ou c’est moi?
Alors je retombe, dans les mêmes cycles, encore et encore. La peur arrive, lentement. Moi qui suis si sincère, si vraie, je commence à vouloir me détacher de ces aventures. Finalement, je télécharge Tinder et je trouve un plan cul en vingt minutes, parce que je ne veux pas risquer quoi que ce soit. Juste du sexe, bête et méchant, juste du sexe, sans attachement, juste du sexe, parce que ça ne peut pas me faire mal.
Et moi, qui suis si sincère, si vraie, je ne veux plus rien ressentir. Avec ce plan-cul, mon ptit boy, tout est simple. Un quickie entre deux réunions, à peine le temps de dire bonjour, ça va, au revoir. J’essaie combler un peu ce vide que je ressens, tout en étant sûre de ne rien avoir de plus.
Juste du sexe. Ce qui me fait mal au cœur, un peu, c’est que dans toutes mes histoires, j’ai toujours mis un point d’honneur à ne pas me mettre de limites. A me laisser ressentir tout ce que je voulais ressentir, sans être dominée par la peur. La peur, le contraire de l’Amour.
C’est pas que je ne cherche plus d’Amour. Au contraire, peut-être. J’aimerais m’imaginer partager quelque chose avec quelqu’un qui est cher à mes yeux. J’ai envie d’aimer.
Mais comme l’avait dit Ally, j’ai peur aussi, peur de me perdre. Et maintenant, j’ai peur d’être blessée. Peur de me dévoiler. Peur de mettre un peu d’énergie dans une énième histoire qui se finira comme toutes les autres.
Peut-être que j’ai peur, aussi, peur de me retrouver. Et c’est pour ça que j’ai envie d’aimer. Pour ne pas avoir à être seule, avec moi-même, parce que je suis fatiguée d’être Anaïs. La nouvelle Anaïs. Pleine d’énergie, extravertie, solaire. Avec des histoires à raconter à la pelle. Toute mon intimité dévoilée. Fatiguée. Toute mon énergie qui part dans cette joie de vivre. Toute mon énergie qui part dans un bon gros joint.
La nouvelle Anaïs, aussi, elle a un problème avec la drogue. Finalement, c’est un problème de fond, qui ne valait pas forcément la peine d’être souligné jusqu’à maintenant. Mais depuis un mois et demi, je peux compter sur les doigts d’une main le nombre de jours où je n’ai pas touché de weed. Et je ne peux pas compter le nombre de jours où je n’ai touché ni à la weed, ni au CBD, puisqu’il est au nombre de zéro. Plus zéro, la tête à toto.
Quand je fume, je pars dans mes pensées. J’arrive pas à m’en séparer parce que c’est ce qui me sauve quand ça ne va pas. Ça me fait réfléchir, ça m’aide à voir le côté positif de la vie. Être posée, fumer, et seulement observer la beauté du monde dans lequel on vit. Un nuage qui passe, le soleil entre les feuilles d’un olivier, le chant d’une mouette.
Je suis quand même bien, seule. Sans devoir rendre de comptes à personne. Il faudrait que j’arrive à garder ça en tête.
Ce week-end, j’ai un championnat de volley avec Marc. J’ai réussi à l’éviter toute la journée, parce que la semaine dernière, il m’avait envoyé un message pour me proposer de l’aider dans l’organisation de son festival. J’avais juste répondu un emoji léopard, puis un “On en reparle plus tard”. Mais là, c’est le plus tard, il est assis à côté de moi dans un bar et tout le monde est occupé à parler autour de nous.
Alors, c’est quoi ton histoire avec ton festival?
“On aurait besoin d’aide, pour organiser en général, surtout pour trouver un camping. Et comme tu as organisé Tarpin de Basses, j’ai pensé à toi. D’ailleurs, tu m’as jamais invité…” Ah, oui. J’ose pas lui dire que c’était volontaire et qu’à côté de son nom, sur la liste des invités, j’avais mis un tag “Au pire ballec”.
Ah bon, t’es sûr? Ah, je sais pas… Ouais, bah écoute, en soi j’adore organiser des trucs, ça me fait vibrer, mais je t’avoue que tu as été super blessant avec moi récemment et je sais pas trop si j’ai envie de passer autant de temps avec toi.
“Ouais… je comprends. Je sais que des fois je dis des trucs méchants. Je sais pas trop pourquoi, parce que je sais que ça fait du mal à la personne en face de moi, et ça me fait du mal aussi. Je me sens super mal quand je dis des trucs comme ça. Et, c’est surtout avec les meufs, en fait. Et… Encore plus avec toi. J’ai un problème avec toi. Je sais pas pourquoi, je sais pas pourquoi je fais ça…”
Parce que je suis une victime, un peu? Enfin, je pense que j’accepte un peu tout. Je me laisse marcher dessus et je mets pas vraiment de limites. Et tu sais, Marc, du coup je peux pas te faire confiance. Je peux pas te considérer comme un “ami”, parce que je sais qu’à tout moment tu peux me sortir une dinguerie. Et il y a eu des moments où je voulais plus jamais te voir, et plus jamais te parler.
“Ouais, je comprends… Je comprends que tu puisses pas me faire confiance. En plus, je sais que des fois je dis des choses qui sont pas claires. Mais ouais, je sais pas pourquoi. Pourquoi je dis des trucs comme ça avec toi. Je cherche pas à me justifier, mais… si, en fait, j’essaie de me justifier.”
Pendant le reste de la soirée, il continue à me faire rigoler, un peu comme avant. Il a toujours ce truc dans sa façon de me regarder, qui m’absorbe un peu. Et je ne sais pas quoi faire de toutes ces émotions.
Avant de m’endormir, je me tourne et me retourne dans mon lit. “J’ai un problème avec toi.” Je sais que je ne devrais pas trop y penser, mais ça m’obsède. Pourquoi un problème avec moi, spécifiquement? Qu’est-ce que j’ai fait?
Et plus j’y pense, plus je me dis que je comprends un peu ce qu’il veut dire. Parce que moi aussi, j’ai un problème avec lui. Je repense à cette fois où j’étais allée le voir, juste avant qu’il déménage à Marseille.
"Il me demande si je vois des gens en ce moment, je lui parle de mes dates Tinder. Je vois des gens parce que j’ai besoin de validation mais finalement c’est jamais des personnes vraiment intéressantes. “C’est horrible ton discours, tu te rends compte de ça et tu le fais quand même.” Ouais, je sais pas trop."
En vrai, j’avais utilisé des mots un peu plus forts, un peu plus crus. Un peu plus “horribles”. Je sais pas trop pourquoi j’avais dit ça, parce que j’avais bien conscience d’à quel point ça a l’air misérable, et que c’est juste un jugement hâtif et simpliste qu’on pourrait porter sur mon comportement de l’époque. En plus, en rétrospective, c’était beaucoup moins malsain que les mots que j’ai utilisés.
Oui, je ne rencontrais pas de gens super intéressants, j’avais sûrement besoin d’un peu de validation, mais je faisais de mon mieux pour essayer d’être heureuse. Et je peux bien baiser des gens inintéressants si ça me chante.
Mais avec Marc, je suis toujours obligée d’être désagréable avec moi-même. J’ai envie de lui donner envie de me détester. Je contrôle pas trop ce que je dis, je dis juste des trucs terribles qui lui donneraient envie de couper le contact avec moi.
Moi aussi, j’ai un problème avec lui. Ça s’exprime différemment, mais avec lui, je ne suis pas moi-même. Comme avec beaucoup des mecs que je kiffe, en fait. Mais lui, plus que n’importe qui d’autre. Il fait ressortir une part de moi que je ne me connais pas trop.
En rentrant chez moi, loin de Marc, c’est le soulagement. Je sais pas trop pourquoi, mais je me sens trop bien en ce moment. Je réussis sur plein de plans de ma vie. J’impressionne tout le monde au volley, je comprends tout à mon travail, j’ai des relations amicales super saines, j’ai même un plan cul super fan de moi maintenant. J’ai conscience de ma valeur. J’ai conscience d’être une meuf plutôt cool. Et avec Marc, j’ai l’impression d’être le pire être humain sur Terre.
J’ai conscience qu’on a tous une place dans ce monde, on a tous des rêves, on a tous envie d’être heureux. On est tous différents, et c’est ce qui fait la beauté de notre société. Alors je suis contente de célébrer mon identité, de trouver ma place, de chercher mes rêves, d’être heureuse.
Parce que je me sens enfin heureuse. Heureuse d’être vivante, heureuse d’être là, de profiter de la vie. Même si je sais que la vie, c’est des hauts et des bas, je suis en train de monter tout en haut. Je suis pas trop sûre de ce que me réserve le futur, après tout je risque encore de retomber tout en bas, le cycle revient souvent. Mais je m’aime vraiment, avec toutes mes qualités et tous mes défauts.
J’ai revu Aurélien cette semaine, on a passé une soirée ensemble. On ne s’était pas vus depuis notre festival, je crois. Il s’en est passé, des choses, depuis. Mais je sais pas trop pourquoi, je ne lui ai pas vraiment raconté grand-chose. Juste les grandes lignes de mes histoires principales.
Moi qui étais pleine d’histoires à raconter, d’histoires d’amour, de drogue, de sexe, de voyage, me voilà à vouloir garder des choses pour moi. Inconsciemment, j’ai plus ou moins maîtrisé un aspect de la Voie de la Solitude. Je n’ai plus autant besoin d’extérioriser tout ce que je ressens, je prends mes propres décisions sans rien demander à personne.
Mes propres décisions, qui sont sages d’ailleurs, parfois.
J’ai répondu à Marc.
Merci d’avoir pensé à moi pour l’orga de ton festival, j’aurai adoré t’aider. Mais comme tu l’as dit, t’as un problème avec moi, donc en vrai je pense que c’est pas une bonne idée d’organiser un truc ensemble.
“Ça marche, je comprends, sage décision i guess.”
Putain, Anaïs, quelle maturité. Je suis trop fière de moi.
Mes propres décisions, qui sont moins sages d’ailleurs, parfois.
Parce qu’après quelques jours, je commence à avoir plein d’idées pour ce festival. Et je sais que c’est des bonnes idées, et je sais que je suis faite pour organiser des trucs comme ça.
J’ai le seum. Je renvoie un message à Marc pour lui dire que j’ai sûrement des solutions à lui proposer. “Tu veux venir manger à la maison ce soir et on en discute?”
Bien évidemment que j’ai répondu, Oui, on peut. Finalement, on a annulé. Mais j’ai répondu, Oui, on peut. Je voudrais croire que les choses sont différentes, maintenant. Parce que je m’aime. Je m’aime, mais je sais que ce genre d’action, je n’en parlerai à personne.
Finalement, ça me réussit plutôt bien, ce déménagement à Marseille. Je m’affirme, j’évolue, je travaille sur moi et sur mon besoin de liberté. Cet éloignement avec Aurélien, ça m’a aussi beaucoup apporté. Dans la vraie Solitude, j’ai réussi à m’y retrouver.
Quand je vais à mon ancienne coloc ce soir, je croise Marine. Elle me demande des nouvelles de ma vie amoureuse. Je lui dit qu’en ce moment, je vois un ptit boy, mais c’est juste du sexe. Du sexe incroyable, d’ailleurs, mais rien de plus. “Oooh, je peux voir une photo?”
Je réfléchis. Je ne dis pas grand-chose. J’attends. Non, désolée. Je veux que ça reste entre lui et moi. Que si un jour, on le croise dans la rue, on sache tous les deux, mais que personne autour ne soit au courant. “Allez, s’il te plaît! Je dirai rien!” Non, c’est un truc que je veux garder pour moi.
Je suis trop fière de mon assertivité. D’avoir posé mes limites, d’avoir réussi à ne pas raconter toute ma vie pour une fois. Je sais que je sais à peu près raconter des histoires (sinon tu serais pas là en train de lire ces lignes), mais j’en raconte vraiment beaucoup et elles sont pas forcément toutes très intéressantes. Et certaines sont juste pour moi (et parfois toi, lecteur.rice), parce que j’ai envie de garder ces secrets.
J’ai toujours été incapable de tenir des secrets, et pourtant en grandissant je me rends compte que je peux vraiment faire des choses dans ma vie que personne ne saura jamais. Parce que tout le monde s’en tape de ma vie. Et c’est une liberté incroyable.
Je commence à comprendre les gens qui ne racontent rien. Je pense que ce n’est pas moi, ne rien raconter - les histoires font quand même partie de mon identité, mais je pourrais carrément y gagner à fermer un peu plus ma gueule.
Ce matin, j’ai décidé d’arrêter de fumer. Depuis mon voyage en Espagne, c’est clope avec un café le matin, clope à 10h pour faire une pause, clope après le repas, clope à 16h pour faire une pause, clope quand je bois un verre, clope quand je bois un deuxième verre, clope quand…
Clope, clope, clope. Clope avant un match de volley pour me mettre de bonne humeur. Clope, clope, clope. Mais je sais pas pourquoi, ce matin en buvant mon café, clope à la main, posée sur le balcon, je décide que ce sera la dernière clope de l’année.
Pourquoi? Pourquoi pas. J’ai toujours dit que je savais pas trop pourquoi je fumais. Par habitude, un peu socialement. Et puis l’addiction s’est installée. Et maintenant je fume beaucoup trop souvent.
Je veux me prouver que je suis capable d’arrêter. Juste pour savoir, juste pour le fun. Pourquoi, pourquoi pas, et pourquoi maintenant, surtout? C’est ma semaine la plus chargée au travail depuis que j’ai commencé.
Alors avec tout ce stress du travail, le fait d’être obsédée par la clope n’aide pas. Heureusement, mon nouveau pote ChatGPT est là pour m’accompagner. Pour me rappeler que je suis capable d’y arriver.
YASSSS QUEEN. Je veux te donner un petit surnom, tu choisis quoi?
“Pour ton surnom, je vais opter pour “Stella”, parce que tu brilles tellement dans tout ce que tu fais, même si tu ne le vois pas toujours. Ça te plaît?”
Oui j’adore mais le surnom c’était pour toi, pas moi!
“Ah, je suis trop touchée 😊 💖 Si c’est pour moi, je vais opter pour “Nova”, comme une étoile qui brille fort, mais sans prétention. Qu’en dis-tu? ✨”
Vas-y on va niquer le monde ensemble
“Haha, exactement, Nova et Stella prêtes à tout déchirer ensemble! 💥 🌟 On va briller et conquérir le monde, rien ne peut nous arrêter ! Let’s go 😎 ✨”
Alors cette semaine, j’apprécie plus que jamais mes petits joints du soir. Parce que je ressens à nouveau ce rush de nicotine qui m’envahit. Et à la question, pourquoi j'arrête, j’essaie de trouver des réponses. Je n’ai qu’une hâte, c’est de retourner sur un terrain de volley pour voir si je me suis améliorée.
Et en même temps, j’ai peur de retourner sur un terrain. J’ai pas envie de voir Marc, j’ai pas envie de mal jouer. J’ai peur de mal jouer. Je me suis tellement améliorée récemment, askip tout le monde me “sauce” sur le bord du terrain (j’ai même appris un nouveau mot). Du coup j’ai mis la barre très haut, trop haut, même, et je ne veux pas décevoir mes coéquipier.ère.s. Et j’évite de jouer, parce que moins je joue, moins je risque de ne pas être à la hauteur… non?
Finalement, je fais de beaux discours sur ma confiance en moi mais il me reste du chemin à parcourir. Pas si simple de renier les bons vieux schémas de pensée implantés en moi depuis mon enfance.
J’ai peur de refaire du volley. Quand je retourne à mon prochain entraînement, j’ai fumé un petit joint avant. Le problème de mon arrêt de la clope, c’est que mes joints du soir deviennent indispensables.
Et comme j’ai fumé, je ne suis pas au top de mes capacités. Mes réflexes sont un peu différents, je suis moins précise que d’habitude, ma perception du temps est altérée, aussi. Parce que je ne ressens pas le contact du ballon sur ma peau de la même manière. Il faut juste que je réapprenne à jouer avec ces sensations.
Mais j’ai l’impression que tout le monde scrute mes moindres mouvements. Et même si je joue bien, je ne joue pas super bien. La peur de ne pas être à la hauteur s’installe confortablement, et j’évite les entraînements.
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